Cassandre un groupe électro-pop à la française

Pier et Flo, les deux membres du duo Cassandre, se reconnaissent dans cette progéniture. Ils semblent être les héritiers de cette femme au destin malheureux qui a inspiré de nombreuses tragédies grecques, qui font de Cassandre le symbole de ceux qui ont voulu changer un bout du monde, éternels impuissants, condamnés, assassinés pour avoir seulement parlé.

Très vite, un goût commun se distingue. En musique, les deux garçons sont sensibles aux albums de Polnareff, Michael Jackson, Queen… de Mylène Farmer aussi. Mieux, ils se découvrent une passion commune pour la littérature (Baudelaire, Rilke, Hugo…) et l’art (Doré, Tamara de Lempicka, Girodet…). Autant de références communes qui viendront les nourrir une fois l’idée d’un premier album devenue concrète.

Des duos masculins, la France en a peu connus, en tout cas, aucun qui ne puisse servir de référence pour appréhender les Cassandre. Pour leur trouver des modèles, il faut quitter l’hexagone. Simon & Garfunkel pour commencer bien sûr, Hurts, le groupe électro/pop comme une évidence ensuite. « Tous les artistes qui nous inspirent sont pour nous des référents. Longtemps nous nous sommes cherchés artistiquement, nous ne voulions surtout pas copier ou plagier, encore moins tricher » explique Cassandre. S’inspirer de ses modèles pour mieux s’en affranchir en somme.

Ce premier album fut pour les deux garçons l’occasion d’une véritable introspection. Pour eux, être artiste c’est « une manière de mieux se comprendre, en interprétant et en appréhendant le monde ». Dès lors, les thèmes qui parcourent le disque ne peuvent être qu’intimement personnels : la quête du bonheur, la réalisation de soi, la liberté, le désir, l’amour. Des textes écrits par deux artistes amoureux des lettres, passionnés des mots. Ici, le « je » est prétexte au « nous », l’intime devient universel, le personnel devient pluriel. Les petites histoires font la grande histoire. Jamais le disque ne sombre dans le nombrilisme ou le fatalisme. Mis en musique, les textes prennent un sens nouveau. En témoigne le titre « Liberté », dont le texte est à l’origine un poème de Paul Eluard.

Esthétiquement, Cassandre se situe quelque part entre les peintures de Géricault et les clips de Woodkid. Une beauté aussi froide qu’émouvante, un raffinement certain et un grandiose minimalisme.

Entre leur mise en ligne sur mymajorcompany.com (qui leur vaudra d’établir l’un des records du site, récoltant 100 000 € en quelques jours) et la finalisation du disque, 18 mois se sont écoulés.

18 mois à peaufiner l’écriture, la direction artistique et les arrangements aux côtés de Tiery-F (Tal, Shy’m…). Résultat, une musique loin du réel, loin de tout repère, où se mêlent les influences des deux jeunes hommes : orchestrations symphoniques, synthés new wave, ritournelles pop et sonorités électro. En filigrane, une couleur épique évidente, largement mise en scène dans le 1er extrait « Ma révolution ».

Le mythe de Cassandre n’a pas fini de faire parler de lui.

About Playlist

A voir également

LAË : une artiste pleine de douceur

Nouvel épisode de Playlist Music Radio disponible maintenant ! Découvrez l’interview de LAË , une …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.