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Nicolas Vidal écrit des chansons à l’atmosphère légère et mélancolique. Se qualifiant volontiers de chanteur pop, cet ex-fan des eighties chante en Français sur des mélodies inspirées par l’Angleterre glam et la synthpop française. « Les nuits sereines n’existent pas » est le titre de son deuxième album qui fait suite à « Des ecchymoses » (LP / 2011) et « Teenager » (EP / 2015), et qui prolonge en douceur les rêveries adolescentes de son univers entre rose bonbon et noirceur hybride.
On avait laissé Nicolas Vidal à la fin de son premier album (selectionné au prix Georges Moustaki 2011) en «Variet’ Superstar», rêvant secrètement de muer en Jacno. Et la mue s’est faite, en pop option électro lo-fi. Car on ne peut plus parler simplement de variété française à l’écoute des ces 10 chansons ou planent les ombres de Pino Donnagio, Au revoir Simone, ou Robyn. Un pied dans l’Italo Disco, un autre chez Lio, cet album au faux accent british passe sans sourciller d’une légereté de façade («Mademoiselle R », portrait stylé d’une égérie de mode) à la plus troublante des confessions (« Comme une fille »). Les textes en anglais se font plus sombres (« The Executioner »), et les synthés plus queer, pour affirmer sa différence dans une nouvelle scène pop française nourrie aux sons synthétiques (Perez, Cinéma, Fishback).
Car Nicolas Vidal n’est plus tout à fait un jeune premier (est t’il encore un « Teenager » ?) qui aurait découvert la synth-pop dans un lot de 33 tours au coin d’une brocante. Après une première vie dans le théâtre et la radio et une vie parallèle dans la mode, cet autodidacte considère la musique comme faisant partie d’un processus artistique et créatif, au même titre que la photographie ou l’écriture. Car « Les nuits sereines n’existent pas » est également un projet graphique et photographique, ou les corps se dévoilent et les icones cultes se font citations.
Les nuits sereines n’existent peut-être pas, mais celles de Nicolas Vidal, peuplées d’égéries et de rêveries glamour, de ruptures amoureuses et de désirs de jeunesse, donnent trés envie d’écouter ces confessions pop inavouables.
